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SRI Paddy – Cultiver du riz low carbon !!

Une des interventions du FCN en termes de low carbon farming est la formation des paysans à la culture du paddy (nom donné au riz lorsqu’il est encore dans son enveloppe) selon la méthode SRI (System of Rice Intensification). Cette technique a été développée à Madagascar en 1983 et s’est depuis développée a travers le monde. Elle permet d’obtenir une meilleure récolte en semant moins de graines, utilisant moins d’eau et moins de produits chimiques (voir aucuns)…Que demande le peuple !! Bon dis comme ça, on se dit…ben passons tous en SRI paddy alors !! Si seulement cela  pouvait être aussi simple. Hélas le changement fait toujours peur aux gens. Mais le bouche à oreille se développe et les fermiers sont de plus en plus demandeurs de formation pour cette méthode. Voici une formation gratuite, juste pour vous…Au cas où certains décidaient de s’expatrier en Camargue et se lancer dans la riziculture !!

 

La méthode SRI base sa réussite sur 6 points clés :

 

1)      Une plantation espacée : Alors que la méthode traditionnelle compte 33 à 40 lots par m2 avec 4 à 5 plants par lot, la méthode SRI nécessite 16 lots par m2 avec chacun un plant. Ainsi, chaque pousse bénéficie de plus d’espace, de plus d’air et de soleil. Il en résulte un nombre plus important de talles (=pousse qui comporte des racines, une tige et des feuilles, sur laquelle vont se développer les panicules) ainsi que des panicules (pousse comportant les paddy. Cf. photo) plus longues, produisant plus de grains qui en plus pèsent plus lourd…c’est cadeau !!

 

2)      Moins de graines : Les pousses étant plus espacées on utilise moins de graines. Au lieu de planter 1500 graines/ hectare, la méthode SRI ne nécessite que 100 graines…Ce qui necessite également moins de main d’œuvre pour la plantation (ou plutôt transplantation dans ce cas) et la récolte : 8 personnes par acre au lieu de 20 pour la transplantation et 8 au lieu de 10 pour la récolte …une réduction de cout non négligeable !!

 

3)      Transplanter les jeunes plants : Les graines ne sont pas semées directement dans les champs mais cultivées dans ce qu’on appelle la nursery, pendant 8 à 10 jours. Cette nursery est composée de 2 couches de terre et 2 couches d’engrais vert. Pendant ces 10 jours le cultivateur va prendre soin de ses jeunes pousses les arrosant matins et soirs puis il les transplantera dans son champ. Cette pratique permet aux plants de pousser plus sainement et va donc générer plus de pousses et ainsi une meilleure récolte.

 

4)      Utiliser moins d’eau : Lorsque l’eau stagne dans les champs, les nouvelles talles qui se développent à la racine sont submergées, ce qui freine leur croissance. Pour une bonne croissance, le champ doit être irrigué par intermittence, les racines sont ainsi aérées et grandissent sainement.

 

5)      Enfouir les herbes dans le sol : Plutôt que de désherber et jeter les mauvaises herbes, il est recommandé de les enfouir dans le sol en retournant la terre. Cela permet d’une part au sol de s’aérer, et d’autre part, ces herbes vont se décomposer en matière minérale.  

 

6)      Utiliser des engrais organiques : L’utilisation de matière organique pour le sol favorise la prolifération de microorganismes qui vont apporter à la terre des nutriments. On peut utiliser par exemple du Amrit Jalam, concoction qui apporte nitrogène aux plants mais repousse également les insectes et les microorganismes néfastes. Elle se compose de bouse et urine de vache, d’eau et de sucre de canne (vous trouverez la recette en fin de texte…hummmm).

 

Avec des pratiques différentes mais accessibles à tous, une fois que l’on a reçu la formation, la méthode SRI permet d’obtenir de meilleures récoltes à des couts inferieures (les fermiers m’ont dit économiser entre 6 000 et 8 000 Rs par récolte). Son besoin réduit en eau en fait une technique très intéressante pour les pays qui, comme l’Inde, sont en manque de cet élément que l’on se permet de gâcher à tout va. De plus, cette méthode engendre une réduction des émissions de méthane due a l’alternance terre sèche/terre humide. En effet, les terres humides des rizières sont les principaux émetteurs de méthane. Si aujourd’hui les paysans ne sont pas tous passés à cette méthode c’est uniquement par manque de connaissance. C’est pour cela que le FCN forme plusieurs fermiers dans chaque village, qui vont à leur tour former les autres fermiers et répandre ainsi ce nouveau savoir.

 

Recette de l’Amrit Jalam concoction :

 

Dans une bassine, mixer 1L d’urine de vache, 1kg de bouse, 250g de Jagerry bio (sucre de canne non raffiné) et 10L d’eau sans chlore. Laisser fermenter pendant 24h. Diluer dans l’eau selon un ratio de 1 :10. Filtrer en utilisant un chiffon fin…C’est prêt !! Il ne reste plus qu’a vaporiser.



08/05/2012
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