L\'Inde, la vie, le travail, l\'aventure...

Depuis le 9 juillet je travail pour l’association Timbaktu, une asso qui développe, parmi plein d’autres projets, l’agriculture biologique et tout simplement une façon de vivre 100% en accords avec la nature qui nous entoure. Pour ceux qui n’ont pas lu l’article expliquant ce que faisait Timbaktu allez ici.

Mon quotidien à Timbaktu est bien différent de tout ce que j’ai pu vivre jusqu’ici, que ce soit en Inde comme ailleurs. Timbaktu c’est une association mais aussi un village qui vit sous forme de communauté. C’est la que je suis logée. Comme je l’avais expliqué dans le texte précédent, le village est composé d’une centaine de personnes dont une soixantaine est les enfants de l’école qui vivent sur place. Ceux-ci sont les élèves ayant une situation familiale trop lourde pour vivre chez eux : enfants battus, violés, parents alcooliques ou parfois plus de parents. Ces enfants ont des histoires que l’on n’ose même pas imaginer, mais ici, à Timbaktu ils vivent une vie normale. Ils ont un toit, a manger, ont accès a l’éducation, peuvent jouer et dormir en toute sérénité, loin de la misère et des coups. Et malgré tout ce qu’ils trainent derrière eux, ils ont une joie de vivre incroyable et une énergie à déplacer les montagnes. Vivre tous les jours avec eux est vraiment une expérience superbe. J’adore prendre du temps pour parler avec eux (je ne parle pas leur dialecte mais ils parlent un petit peu anglais. Et puis il y a le langage du corps !!), jouer avec eux. Etant au bureau de 9h a 19h je ne les vois pas de la journée mais le matin, a 7h, quand la cloche sonne pour indiquer aux enfants que c’est l’heure du petit déjeuner (et donc pour nous aussi), on se retrouve tous à la cantine. Je vous arrête tout de suite, n’imaginez pas une grande salle avec des rangées de tables à n’ en plus finir. Ici la cantine c’est une salle attenante à la cuisine ou l’on s’assoit par terre mais surtout des bancs en pierre dehors sous les arbres. Les enfants s’installent un peu partout, repartis en petits groupes.Comme je l’avais expliqué, au village il y a une cantine commune avec une équipe qui travail à temps plein et propose 3 repas complets par jour. Les personnes du village souhaitant y manger payent 10 roupies (=15sc) par repas…autant vous dire que tout le village mange ici !! Pour le prix d’1 kg de banane vous avez 3 bons repas complets, pourquoi rester chez soi ??

Ma 1ere semaine, je logeais dans une chambre dans la guest house, la ou ils accueillent les consultants venus travailler quelques jours, les personnes de passage, mais aussi 2 filles qui travaillent à l’asso. C’est un endroit idéal pour rencontrer toutes les personnes intéressantes qui passent par Timbaktu. J’y étais bien mais une collègue m’a proposé d’emménager dans sa chambre d’amis quand je lui ai avoué être tombée amoureuse de sa maison…je n’ai donc pas pu refuser cette superbe occasion !! C’est une indienne d’une 50aine d’années qui a vécu un moment au states et qui est venue il y a 1 an pour reprendre la direction de l’école de Timbaktu. Elle est super bonne ambiance, on voit difficilement la différence d’âge. Me voilà donc en colloc dans un petit village indien avec une femme de 50 ans…ça change de la colloc de 3 étudiantes de 24 ans au Havre !! Le quotidien est bien différent dans cette maison aussi. N’ayant pas l’eau courante, c’est dans le puits avec  la pompe à main qui est devant la maison que nous puisons notre eau. De plus, la batterie reliée au panneau solaire nous a lâchée la semaine dernière, nous sommes donc à la bougie en attendant l’arrivée de la nouvelle. J’avais oublié à quel point c’est paisible et agréable de vivre a la bougie. C’est d’ailleurs a la lueur de la bougie que j’ai écris ce texte pour ensuite le recopier sur l’ordi…C’est une autre vie ! L’absence de réseau téléphone aide aussi beaucoup à la tranquillité du lieu.

Pour nous rendre au bureau, chaque matin une jeep part à 8h30 puis repars dans l’autre sens aux alentours de 18h30 pour nous ramener dans ce lieu magique qu’est le village de Timbaktu. La route pour le village ne menant nulle part d’autre, aucun transport publique ne passe par là !! Pour revenir on passe par le village de Chennekothapalli (à côté duquel se trouve le bureau) pour prendre le lait pour la cuisine, puis un petit bout d’autoroute et nous tournons pour prendre le chemin menant au village. A partir de ce moment il n’y a plus que nature, bétails, maisons, enfants…et nous !!

Comme vous l’avez bien compris, mon quotidien ici est bien loin de mon quotidien parisien et je souhaite à tout le monde de vivre un jour la vie que je vis ici. Je ne changerais ma vie actuelle pour rien au monde.

L’emblème de Tinbaktu : « Vivre simplement pour que simplement les autres puissent vivre » - Gandhi